Dans l’œil de l’occupant
… Regards intimes des soldats allemands sur l’Occupation
Documentaire de 52′ – Produit par Gédéon Programmes et Les Films d’Ici
Diffusion sur France 5, le 22 janvier 2023 à 22h20
Résumé
Ce film propose de vivre les quatre années de l’Occupation à travers des archives inédites : les films amateurs tournés par les soldats allemands et les milliers de lettres envoyées à leurs proches.
Il s’agit d’un tout nouveau regard sur cette période avec des images étonnantes, dénuées de propagande, qui montrent les soldats en maîtres du pays, admirant la France et sa culture ou la haïssant…
Nous suivons ainsi de l’intérieur le destin de six soldats allemands, de leur arrivée en France en 1940 jusqu’à la libération en 1944. Un point de vue qui oblige à penser la Seconde Guerre mondiale en des termes différents et à comprendre ces hommes qui occupaient notre territoire.
Intention
Quand j’étais étudiante en histoire, ma professeure de Grèce antique nous expliquait que pour comprendre cette période, il fallait nous mettre dans la tête d’un Grec du VIè siècle avant JC.
J’ai déclaré forfait assez rapidement… et je me suis intéressée à des périodes moins anciennes.
Ce que je dirais aujourd’hui à cette professeur, c’est qu’avec ce film, j’ai cherché à me mettre dans la tête des soldats allemands du XXè siècle après JC. Et plus précisément de ceux qui occupaient la France entre 1940 et 1945.
Dans ce film, je ne me suis pas intéressée aux pervers qui ont profité des circonstances et du renversement des valeurs lié à la guerre pour exercer leur cruauté. Je me suis intéressée au soldat lambda qui parce qu’il est né en Allemagne 20 ans plus tôt, s’est retrouvé mobilisé dans cette guerre-là.
Cette idée, elle m’est venue avec les images des soldats allemands qui défilent sur les Champs-Élysées à leur arrivée à Paris en juin 40. On y voit des soldats casqués qui marchent au pas de l’oie d’un seul mouvement, comme des clones. Je me suis toujours interrogée à propos de ces individus sous les casques ?
Mais se mettre dans la tête des soldats du Reich, ce n’est pas facile et c’est même dangereux.
Ce n’est pas facile parce que ça signifie dire se mettre dans la tête de l’ennemi, et donc des « méchants ». Ce n’est pas simple de chercher à comprendre celui qui vous a fait du mal.
C’était dangereux parce que dans les lettres des soldats allemands, il y a des angles morts, des tabous, des choses dont ils ne parlent pas.
Par exemple, ils ne parlent pas ou très peu des exactions qu’ils commettent. Ils ne parlent pas ou très peu de l’antisémitisme et des horreurs qui sont commises en son nom.
Donc il m’a fallu lire entre les lignes et pallier les manques.
C’est dangereux aussi car qu’est-ce que cela signifie exactement : Chercher à comprendre les Allemands ?
Est-ce que cela veut dire justifier leurs actes ?
Est-ce que cela signifie trouver des excuses, des circonstances atténuantes ?
Je me suis demandé si ma démarche allait être comprise ?
Mais j’ai pris me risque et je me suis plongée dans les archives. Et puis, à force de lire leurs lettres de regarder leurs photos, de suivre leurs parcours d’année en année, de comprendre leur histoire, j’ai fini par perdre pied : Je me suis attachée à eux.
Trouver la juste distance à mettre entre ces soldats allemands et moi a été tout l’objet de mon travail.
REVUE DE PRESSE
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